ADIEU, à un compagnon …
Qui d’autre qu’un fauconnier sait mieux comment la nature peut-être cruel dans le monde des prédateurs.
Ainsi, ce samedi 24 janvier, vers 3h00 du matin, mon petit tiercelet Buse de Harris s’en est allé rejoindre ses congénères vers d’autres cieux.
Il se nommait Drako. Il n’avait que quatre ans.
C’est pour moi un immense déchirement car il était LE rapace.
Il a été le premier de mes oiseaux, nous avons appris à nous connaître, nous faire confiance, nous apprécier.
J’ai appris la fauconnerie avec lui.
Où plutôt c’est lui qui m’a appris la fauconnerie.
Christian Dubuisson, mon Maître Fauconnier, l’avait choisis pour moi. Dés le début, il savait que cette « Harris » serait formidable. Avec humour, Christian m’avait dit que si je n’en voulais pas il le garderait volontiers. Il avait eu du nez…
Drako était devenu le maître des airs, faisant la joie du public par ses prouesses ; luttant avec hargne contre le vent pour me rejoindre, volant dans des situations insensées, capable de toute les facéties et tout cela pour me satisfaire et satisfaire son public..
Je me souviens de cette petite fille qui venait très souvent à nos représentations, et qui « parlait » avec Drako. Quand elle venait avec des copains, elle était ravies de leur présenter cette petite buse. Quand il volait, je l’entendais crier en plein spectacle : « c’est Drako, c’est Drako ! »
Tout ceux qui l’on connut furent surpris par les capacités de ce jeune mâle. Sa vélocité en vol lui avait valu le surnom de « Top Gun ».
Il est ma fierté, symbole de toute la joie que peut procurer un rapace à son fauconnier.
Maintenant qu’il plane très haut dans le ciel, j’espère qu’il sera fier de ce que je fais avec ces autres compagnons de volerie.
Jamais il ne me quittera. Adieu mon ami…
Ioann Latscha